C’est un peu la consécration lorsqu’on est une énorme vedette du X, qu’on voit sa tête (et le reste...) dans une multitude de films pour une tripotée de studios... Il arrive toujours un moment où le rêve se fait de passer derrière la caméra... Il faut dire que les exemples (anciens et nouveaux) montrent bien qu’une reconversion est possible et qu’elle permet, dans bien des cas, d’entretenir la notoriété. Parmi les exemples anciens, vient aussitôt à l’esprit : Kristen Bjorn qui est devenu, après une belle carrière d’acteur, un des maîtres du porno gay en dirigeant ses propres films et son propre studio. Plus récemment, on va vu les reconversions (même parcours) de Steve Cruz, Bruno Bond, Da- mien Cross et autres Francesco D’Macho... Cela ne sera une surprise pour personne, mais l’acteur français François Sagat est une immense vedette du X, jalousement protégée par d’importants studios.Il était très logique qu’on lui propose,sans doute pour sortir de la lassitude des tournages à répétition, de travailler sur ses propres projets, mais toujours dans son créneau. C’est chose faite avec le troublant «Uncubus», projet assez inattendu, que le studio Titan Men lui a confié. Autant le dire, ce film possède indéniablement une patte personnelle, une atmosphère qui tranche des productions habituelles (mélange d’hallucinations, de cauchemars, de réalité). C’est très visible et sensible au démarrage du film : nature des plans, montage, mélange curieux de sexualité et d’étrangetés formelles... Evidemment, les normes du film X reprennent assez vite la main, mais il faut reconnaître que ce projet fonctionne plutôt bien... et même très bien. Le choix de l’étrangeté renvoie à un univers que François Sagat, uniquement acteur, avait expérimenté chez Bruce LaBruce. Ici, le film est moins outrancier dans la violence (c’est nettement moins gore), plus sensuel dans l’approche. Choix des décors, des accessoires (improbables combi colorées découpées au cutter),des acteurs (le casting est parfait), belle prestation devant et derrière la caméra font de ce film une très belle réussite.
On espère que le label sera convaincu (y compris commercialement) et permettra à François Sagat de renouveler l’expérience. Ce qui est très probable : «Je suis fier d’avoir remis les rênes à François en lui donnant la possibilité de créer et donner vie à l’incroyable talent en lui. Il y a tellement plus en François, que ce que les gens voient à l’écran», expliquait ainsi récemment Bruce Cam, président de Titan Media.
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